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Petite parenthèse historique

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 8 avr. 2020
  • 2 min de lecture

Les Berbères, les Imazighen, les « Hommes libres », sont les premiers habitants de l’Afrique du Nord. Dans l’Antiquité, ils étaient aussi appelés : Numides, Libyens, Gétules, Garamantes, Maures. La civilisation amazighe s’étend de la Libye à la Mauritanie et, avec les Touaregs qui en font partie, jusqu’au Mali, au Niger et Burkina Faso. La majeure partie des Maghrébins d’aujourd’hui sont leurs descendants, même ceux qui ne sont plus berbérophones. Les arabes qui ont conquis le Maghreb n’étaient pas si nombreux mais ils ont réussi à y implanter l’islam et le prestige de la langue du Coran. Les Berbères furent très tôt intégrés à l’Empire romain et y jouèrent un rôle de premier plan. Certains d’entre eux devinrent généraux et empereurs. Apulée, le génial conteur et auteur latin de l’Ane d’or dont s’inspira La Fontaine, et saint Augustin, l’un des Pères de l’Église, sont nés dans l’actuelle Algérie. Les Imazighen ne sont également établis en Espagne dès les premières conquêtes musulmanes et deux dynasties berbères ont régné de Marrakech à Cordoue pendants plus de deux siècles. C’est dans l’Andalousie de cette époque qu’apparurent des figures aussi célèbres qu’Averroès et Ibn’Arabî dont l’influence fut considérable. Malgré les différentes invasions et occupations étrangères dont ils ont su incorporer les apports, les Berbères ont eu à cœur de préserver leur langue et leurs particularismes culturels. Ils sont très attachés à la transmission de leur patrimoine et au partage de leurs valeurs. La reconnaissance de leur identité est intimement liée à la tradition orale ou la femme à une place centrale. Bien que souvent confondu avec l’imaginaire arabe ou oriental, le conte berbère possède des spécificités dans tous les genres narratifs : mythique, épique, merveilleux, légendaire, philosophique, facétieux. Il met particulièrement l’accent sur un art de vivre convivial, un anticonformisme, une sensibilité proches de la nature et respectueux de l’équilibre féminin-masculin, surtout dans la société matriarcale touarègue. La masculinité de la parole, les images verbales, le sens du sacré, la sagesse iconoclaste, l’humour irrévérencieux y sont toujours très prisés et la poésie, les formulettes et proverbes y occupent une place de choix.

La culture berbère a également joué un rôle majeur dans la version maghrébine de l’islam, surtout à travers le soufisme. Elle a su intégrer des rites, des croyances, la musique et la danse africaines pour en faire une religion tolérante qui s’est répandu en Afrique subsaharienne. Les célèbres Gnawas en sont la parfaite illustration. Des confréries soufies nées au Maghreb, communément appelés zaouïa, ont des ramifications dans tout le monde musulman, jusqu’en Inde. Elles sont à l’origine du maraboutisme et du culte populaire des saints très présents dans la tradition orale.

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